Voilà deux-trois semaines qu'à peu près toutes les démarches administratives liées à la succession de mon papa sont terminées. Les comptes sont clôturés, ma maman peut enfin accéder à cet argent bloqué depuis des mois, l'après-papa administratif se met tout doucement en place. Pendant tous ces mois, j'ai fait tout ce que je pouvais pour l'aider dans ce domaine. Pendant tout ce temps, j'ai évité de pleurer ou si peu. Il fallait avancer. J'ai avancé. Aujourd'hui la pression retombe un peu, je baisse un peu la garde et le chagrin me prend par surprise.
Partout. Dans mon bureau, lors d'un bref moment de répit. Dans la rue surtout, quand je marche dans les rues noires et froides. Dans le bus. A la maison, quand personne ne me voit. Aux toilettes. Dans le bain. Bref dès que je suis seule et que je ne dois pas me justifier.
Ce sacré hibou est partout et pourtant il me manque terriblement. Physiquement. C'est difficile à expliquer. Je pourrais en hurler. Mais ça, je ne l'ai pas encore fait. Parce que ni seule dans mon bureau, dans la rue, dans le bus, à la maison où je ne suis jamais seule, un hurlement passe beaucoup moins inaperçu que des larmes qui coulent.
Et que ça ne sert à rien d'importuner les autres avec une peine dont ils ne savent que faire. Le chagrin reste décidément quelque chose de très personnel.

Laisser un commentaire