Catégorie : Plein quotidien

  • Printemps en vue

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    Lundi: Fin d'un weekend full of love avec mes sorcières bien-aimées. Paris sous un soleil frisquet. Expos, shopping, restos, cocooning dans l'appartement où nous avons passé trois jours exquis. Finies les conversations de midinettes, on compare nos maux de dos, de genoux, nos routines du matin et du soir. On fête la deuxième sexagénaire, c'est dire que le temps passe. Cela fait 30 ans qu'on s'aime et on s'en souhaite encore tout autant. Petit moment en communion avec la cinquième lors de la redécouverte de Notre Dame reliftée. Magnifique par ailleurs. Je rentre à la maison, le coeur gonflé, les lunettes perdues et les yeux pétillants de retrouver l'Homme qui m'a tout de même manqué.

    Mardi: Retour au yoga et à la salle. Un chouia en meilleure forme. L'Homme continue à poncer les plans de travail de la cuisine. Je sens qu'on n'est pas près de retrouver une cuisine opérationnelle. On mange des trucs froids sur un coin de table dans le salon. Ça va vite m'agacer. Petite virée chez l'opticien, il me faut de nouvelles lunettes. Le soir, théâtre: Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, complètement revisité et totalement décalé. On aime ou on n'aime pas. Nous on a aimé. Maman beaucoup moins.

    Mercredi: Lunch mensuel avec petite Anne. Le ciel est bleu bleu et la lumière nous inonde. Printemps en vue. Rendez-vous chez le kiné pour mon dos, qui s'occupe en fait de mes genoux. Je suppose que tout est lié. Mais pour la première fois, il me donne un peu d'espoir. 

    Jeudi: Mes lunettes sont déjà prêtes. Journée rangement dans le chaos momentané de la maison. Je prends mon mal en patience. 

    Vendredi: Une de ces journées que je chéris, une journée avec mes filles. Balade dans Bruxelles, shopping, lunch et tea time (pasteis de nata classique et café, un pur délice), le tout assorti de conversations sérieuses, moins sérieuses et de fous rires. Le soir, c'est à moi d'accompagner ma maman pour un concert. Mais cette fois, sans grand plaisir, musique moderne et dissonante à mes oreilles et cerise sur le gâteau, mon voisin dort tout le temps et flaire la chemise pas lavée depuis une semaine.

    Samedi: Remplir le frigo, on se demande pourquoi puisqu'on ne peut même pas cuisiner. Maïté passe avec les filles, on mange une focaccia sur un bout de table mais ça me fait plaisir de les voir. Reprendre le taureau par les cornes et attaquer une nouvelle couche d'huile de lin et de savon noir sur le sol. Le soir, s'affaler dans un fauteuil et finir le bouquin en cours.

    Dimanche: Au bout d'une nuit, le sol n'est toujours pas sec, il reste collant. L'Homme est un chouia découragé. Ne parlons pas de moi. En attendant il peint les portes de la terrasse. Moi j'entreprends de dépoussiérer et de trier tous les livres de notre chambre. Cela me prendra toute l'après-midi. 

    Allez, c'est pas tout ça, demain on part en Champagne faire le plein ;-).

  • L’impatience

     

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    La plupart me diront patiente. Et je le suis. "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" disait mon Jean préféré. Et dans bien des domaines, je suis d'une patience d'ange. Je peux attendre dans une salle d'attente sans jamais m'énerver ni montrer de signes d'impatience. Parfois oui, j'ai un autre rendez-vous et je trépigne très légèrement intérieurement mais personne ne le verra. Je peux passer des heures sur un problème à résoudre qu'il soit verbal ou numérique. Un puzzle me remplit de sérénité. Je peux lire des histoires aux enfants sans jamais me lasser. Dans mon boulot, j'étais reconnue pour ma patience à écouter les uns et les autres à vider leur sac. 

    Mais aujourd'hui, je découvre l'impatience. Et elle me grignote à petits coups de dents secs. Je ne m'y attendais pas.

    La reine des listes que je suis avait deux listes prioritaires pour le début de ces grandes vacances à durée indéterminée. D'abord la to do list du quotidien qui inclut tout ce que je voulais faire mais ne pouvait pas faire par manque de temps: vider la petite cave et la grande cave; laver les vitres de la cuisine et les rideaux (5 mètres de haut quand même, donc forcément avec l'aide de l'Homme – c'est là que ça se corse – ); vider la chambre des filles qui sert depuis dix ans de débarras; aménager une chambre pour les pioux; etc …. Ensuite une to do list de nouvelle retraitée: se remettre au badminton, trouver un endroit où pratiquer à l'extérieur Pilates et yoga, trouver un cours de tai chi et un cours de danses folkloriques grecques; se remettre aux danses de salon. Commencer un cours de japonais et chercher un cours de khmer. Aller marcher. Aller au cinéma, au théâtre. Voir des expos. Tricoter. Broder. Dessiner. Faire des puzzles. Cuisiner. Découvrir de nouvelles cuisines. Réaménager mes maisons de poupée. Reprendre l'archéologie généalogique de mon père. Me construire un dictionnaire étymologique dans les langues que je connais. Et bien sûr visiter les pays dont je rêvais déjà il y a quinze ans. La liste est loin d'être exhaustive. Mais je m'arrête ici.

    Si vous me lisez, vous conviendrez aisément que je n'ai plus assez de ce qu'il me reste de vie pour cette dernière liste. Mais bon, autant mettre la barre haut.

    Et oui, non contente d'être impatiente, je suis naïve. Et oui, je pensais qu'en 2-3 semaines, on allait cocher chaque case de la première liste et être donc fin prêts à se consacrer pleinement à exploiter la seconde.

    Et bien non, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Et au bout de 3 semaines, aucune case n'est cochée. 

    Je dois donc apprendre la patience à toute épreuve. Mais comme le dit toujours mon Jean préféré, "tout vient à point à qui sait attendre". 

  • 2021

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    Bon, on ne pourra pas dire que c'était une année très brillante sur le plan général. On fatigue là. Entre les différentes versions du Covid, les inondations et les incendies gigantesques liés au dérèglement climatique, les débats interminables pour ou contre la vaccination, les mesures sanitaires encore plus variantes que les variants eux-mêmes, le calcul compliqué des règles de quarantaine et d'isolement, après l'apparition des premiers symptômes ou après les résultats du test PCR, selon que ce soit le centre de testing ou de tracing qui vous parle, on en perd la boussole et son latin.

    A propos de fatigue, je crois que je n'ai jamais été aussi fatiguée. Alors que, paradoxalement, j'économise mes semelles, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais l'immobilisme face à l'écran a eu raison de mon énergie et de mon thermostat. En plus d'être en mode zombie, j'ai froid. Je suis en mode zombie frileux. Je peux m'installer le dos au feu avec un plaid sur les épaules, j'ai encore froid.

    Bref, une année très pauvre en enthousiasme débordant. Pour tout dire, même pas de vacances d'été dignes de ce nom. On a bien pris deux semaines avec tous les petits et leurs parents ou maman respectifs à la campagne mais en télétravaillant en même temps, et dans une ambiance morose, assortie à la grisaille du ciel.

    Il faut dire qu'on ne voulait pas s'éloigner alors que Kerya mettait la touche finale à un petit Maoh absolument à croquer et qu'on ne voulait pour rien au monde rater son entrée sur cette planète. 

    Alors oui, rien que pour ça cette année valait son pesant d'or. En quatre ans, nous avons agrandi toute notre fortune de 5 petites boules d'amour. 

    Et les 2 semaines passées avec l'Homme à Venise suivies des deux jours à Disneyland Paris ont, malgré les maudits masques, relevé le niveau de cette année en demi-teintes. 

    2021 en quelques mots : morose, Maoh, Murano, Mickey Mouse, and there it goes…..

  • Un an

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    Un an déjà qu'on traîne cette situation de merde. Comme beaucoup, je sens le poids de toute cette morosité m'écraser. Et pourtant, on est loin d'être à plaindre. 

    Toujours est-il que je n'arrive plus à écrire vraiment. Alors je laisse la parole copiée collée à Marie Sauvion qui a écrit ce que je voudrais écrire et résume parfaitement mon état d'esprit.

     

    Bien sûr, c’est un anniversaire sans joie — ne parlons pas de bougie, quelle personne sensée aurait l’idée d’en souffler encore en public ? Un an de Covid… Il faut l’écrire pour le croire. Pour mesurer tout ce que nous avons appris depuis ce printemps 2020 où une pandémie nous est tombée sur le coin du nez. Nous savons désormais que, face à des directives ubuesques, nous sommes d’une souplesse à faire pâlir la Nadia Comaneci de 1976. Nous savons que, dans un film de zombies, la puissance France tiendrait vingt-quatre heures. Nous savons que les complotistes vivent parmi nous. Que les scientifiques, nos phares dans la nuit, peuvent perdre le nord. Que lorsque l’on confine les citadins dans leurs clapiers, les oiseaux reprennent du poil de la bête. Et qu’il y a des gens solidaires comme jamais. Depuis un an nous avons applaudi des blouses blanches déterminées, admiré des professeurs vaillants, remercié (pas assez) des caissières héroïques. Nous avons eu mal au cœur devant le JT. Mal à l’âme devant les Ehpad claquemurés. Mal au dos en télétravail, pour les plus chanceux. À l’ère des moocs, nous avons touché les limites de l’enseignement à distance. À l’heure des polémiques sur l’islamo-gauchisme, des étudiants nous ont dit qu’ils avaient faim. Nous savons que la télé bouge encore, qui nous a tenus captifs quatre heures quarante et une minutes par jour en moyenne. Que seuls les livres ont gagné leur statut d’« essentiels » mais que toute la culture le reste à nos yeux. Et qu’elle demeurera un privilège dans ce monde d’après dont on n’ose plus rêver. Nous savons que nous sommes fragiles, que les baisers exigent le « présentiel » et que les autres, vivants et morts, nous manquent. Totalement, tendrement, tragiquement.

     

    Je vais essayer de reprendre la plume, vaille que vaille, mais le coeur n'y est plus. 

  • Année Chutney

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    Dès janvier, j'ai su que cette épidémie chinoise allait nous apporter des ennuis. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais pensé ça avec la grippe aviaire ou Ebola. Mais cette fois-ci oui. Mon anxiété était irrationnelle et très sincèrement j'avais déjà imaginé qu'on ne finirait pas l'année sans perdre quelqu'un. Et, knock on wood, tout le monde est encore à bord, personne n'a fini aux soins intensifs ni même à l'hôpital. Personne n'a perdu ni boulot, ni salaire. Nos mamans sont chez elles et pas en maison de retraite. Franchement, "on" veille sur nous de là-haut, si là-haut existe.

    Mais tout de même quelle année de m…. ! Le télétravail, c'est bien mais à la longue, le contact humain ça manque. C'est bien mais pas avec des petits enfants à gérer en même temps. C'est bien mais les yeux trinquent, le dos aussi.

    Et ne plus embrasser ceux qu'on aime depuis dix mois, c'est très mauvais pour le moral. Ne parlons même pas de ceux qu'on ne peut plus voir.

    Année au goût amer et aigre, donc.

    Mais aussi au goût doux et sucré. Deux bébés en 6 mois de temps. Un deuxième petit bonhomme chez Anaïs et une deuxième petite fille chez Maïté. Que du bonheur. Un mariage masqué mais heureux, même si ramené à sa plus simple expression. Des vacances ensemble, totalement inespérées, loin de tout, mais ensemble. Et puis, nous deux à Venise encore et toujours. On n'y croyait même pas.

    Une fin d'année tristounette avec un Noël au rabais et en catimini et un Nouvel An en tête à tête, bien agréable mais c'est bien parce que l'Homme a tout fait pour balayer la morosité ambiante. 

     

  • Confinés

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    Première semaine de confinement:

    L'employeur nous avait déjà mis en télétravail dès lundi mais j'étais loin d'imaginer que dès mardi midi, les mesures seraient aussi drastiques. Rien de plus normal si on veut y arriver mais j'ai malgré tout été prise par surprise. Comment cela, ne plus aller voir ma maman ? Ne plus voir les petits non plus ? Mon sang n'a fait qu'un tour. Le chat s'est pris un coup de pied, pardon le chat, l'Homme s'est pris un coup de gueule, pardon l'Homme. J'ai passé une nuit très agitée. Puis je me suis calmée. J'ai décidé en accord avec Sis'Cile et surtout Swiss'Sis la chef médicale, qu'on irait malgré tout voir maman le mercredi, de loin, masquées et mains lavées. Du moins tant qu'on n'aurait pas le moindre symptôme suspect.

    Et puis chacun s'est enfermé chez soi.

    On travaille beaucoup, ça occupe déjà pas mal les journées. On a un bel open space pour deux et malgré tout mon collègue est assez bruyant au téléphone. Mais j'arrive à le faire manger le midi, c'est un exploit.

    Le weekend, on ne bouge pas non plus, comme prescrit. On fait des petites courses dans le quartier, on se partage les magasins, on tient ses distances. Pour le reste, on est plutot habitués à rester à la maison et à faire plein de trucs. La différence, ce sont les petits. Bien qu'on ait vu un peu Sappho aujourd'hui. On va trouver un moyen pour voir Jules la semaine prochaine.

    Ce qui va me manquer, c'est le printemps qui pointe le bout de ses fleurs. Et c'est pas comme si j'avais encore tant de printemps à vivre. Chacun d'eux compte. 

    Dans l'ensemble, je crois que j'aurai vu une petite dizaine de personnes sur la semaine. C'est peu. J'espère.

    Les rues sont vides. La ville est morte. les réseaux sociaux tournent à plein régime. Les nouvelles anxiogènes rivalisent avec une profusion de blagues drôles et moins drôles. Les apéros virtuels entre amis rapprochent à distance. 

    Ce soir, on devait dormir à Venise. 

    Ce soir, mon papa me manque plus que jamais.

    Et pendant ce temps, des milliers de blouses blanches et vertes se battent pour sauver des vies au risque de la leur. Alors que des milliers de covidiots jouent à la roulette russe avec leur vie au risque de perdre celle des autres.

  • Un weekend sens dessus dessous

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    Quel merveilleux weekend ! Tous mes sens ont été chamboulés. 

    Vendredi après-midi, j'ai pris congé et nous avons commencé le weekend par fêter une nouvelle fois mes soixante palais dans ce restaurant gastronomique qui enchante mes papilles. A nouveau, ce fut une explosion de saveurs et de parfums, un plaisir des yeux aussi. A une seule exception près – et non des moindres – je n'ai jamais été déçue par cet "artisan du goût"; bien au contraire, il parvient à me bluffer à chaque fois. Difficile de sortir de là en fin d'après-midi et d'aller faire son supermarché du vendredi soir. Je me suis vraiment sentie comme Cendrillon après les douze coups de minuit….

    Samedi matin: Soin lift chez l'esthéticienne pour remonter d'un demi-cran ce qui retombera de deux crans dès le soir. Mais qu'importe, ce soin du visage me fait un bien fou et quand j'enchaîne avec un shampooing chez le coiffeur et que le massage du cuir chevelu est juste divin, je ronronne. C'est là que j'apprends à la délicieuse masseuse capillaire que le mot lui-même "shampooing" vient d'une langue indienne et signifie justement "masser".

    Samedi après-midi: c'est la course… des courses. Il faut faire vite, Sappho vient dormir chez nous ce soir et elle arrive vers 17h30. On arrive plus ou moins à boucler notre tour et être là quand la princesse arrive. Une fois qu'elle sera couchée, on pourra finir le gâteau de Clara pour demain. C'est sans compter Quentin et Kerya qui reviennent de Prague et ratent leur connexion train de Charleroi à Bruxelles. Allo Papa ? Les finitions du "terrain de football" attendront donc le retour de l'Homme dont la précision pour découper des lignes de terrains dans du sucre de couverture est inégalable.

    Dimanche matin: j'ai dormi avec Sappho, le nez dans ses cheveux de soie au parfum d'ange. Et ce plaisir, à nul autre pareil, est indescriptible.

    Dimanche après-midi: c'est l'anniversaire de Clara et on se retrouve tous au complet chez elle pour souffler ses 14 petites flammes, grignoter quelques centimètres du terrain de foot et jouer une partie de Cluedo pour clôturer l'après-midi. Pendant ce temps, deux petits monstres manipulent sans ménagement les vieux jouets de Sis'Cile qui perdent quelques plumes au passage.

    Dimanche soir: concert fabuleux. Un des plus grands ténors du moment qui revisite les mélodies viennoises de sa grand-mère. Je suis aux anges. Je l'adore comme une vieille midinette décatie, Vienne m'enchante et ces mélodies (non pas que les valses de Strauss, pas que….) tournent en boucle dans ma tête. Pur bonheur pour mon cinquième sens.

     

  • Une journée intercalaire

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    C'est en fait l'origine du mot "bissextile"; bis et sextus, on doublait le sixième jour avant les calendes. Une journée intercalaire, donc.

    Aujourd'hui, c'est un peu ma journée intercalaire aussi. Mon dernier jour de congé maladie. J'aurais pu rentrer un lundi, c'était bien plus logique, mais le certificat court jusqu'à la fin du mois. Et comme le mois a un jour de plus….

    A quoi ressemble cette dernière journée ? Un chouia de grass'mat' mais si peu. A huit heures, plus moyen de fermer l'oeil. J'attrape le doudou (pour les non initiés, mon téléphone portable) et je m'adonne à mes addictions habituelles: dans l'ordre, regarder la météo – y'a pas de fenêtre dans ma chambre, papa ! -, passer en revue les nouvelles images sur Pinterest, vérifier si quelqu'un joue avec moi sur Duel Quizz et relever la boîte à messages. Un petit tour sur Facebook pour voir si le monde va bien et un coup d'oeil sur les nouvelles mais pas trop parce que là, le monde ne va pas bien….

    8h30: Après les addictions, les ablutions puis la collation. Un jus de citron chaud et une orange, les médicaments (yeah !), vider le lave-vaisselle, donner quelques croquettes au chat qui se plaint du service, vider le sèche-linge et hop à nouveau une addiction, cinq parties de Candy Crush. Me rappeler que j'ai décidé de me désintoxiquer et de limiter mes parties de ce jeu vide-esprit au weekend.

    9h: Passer à l'addiction suivante: le bureau. Je n'ai pas éteint cet ordinateur pendant ces 5 semaines de pseudo repos forcé. Je m'en veux mais c'est ainsi. Je vérifie les mails, rien d'urgent. Je finis un ou deux tableaux qui me seront précieux à mon retour puis je fais quelque chose pour moi, j'introduis mes demandes de remboursement de frais médicaux à la caisse maladie.

    11h: Anaïs passe à la maison, son rendez-vous pour une visite de local commercial a été annulée. Elle est dépitée, elle se demande si un jour elle trouvera salon à son thé. Nous partons ensemble retrouver Katia qui nous fait de si jolies mains.

    14h: Rendez-vous chez le généraliste pour les résultats de la prise de sang pour l'Homme et moi. Tout est bon, lui un peu d'anémie inexpliquée, moi plutôt un bon bulletin. Manquerait plus que ça avec tout ce que je prends pour rectifier les niveaux d'huile et autres taux hormonaux, tempérer les emballements des circuits, renforcer la charpente et tout ça.

    14h45: Croiser dans la salle d'attente Maïté qui vient consulter dans un vilain état grippal.

    15h: Retour à la maison. Se faire cuire un peu d'orge perlé pour demain, je retourne à l'école au bureau et c'est reparti pour les petits lunches. Prendre un petit café, grignoter un bout de fromage, vérifier les urgences éventuelles au boulot.

    16h: Maïté nous rejoint. Grippe confirmée. Elle est accablée, fiévreuse et ne demande qu'à retrouver son lit. Nous repartons toutes les trois l'une vers sa maison, l'autre vers son lit et moi vers la kiné.

    17h: Dur dur, la kiné. Après le weekend, c'est toujours un peu plus dur. Elle continue à forcer un tout petit peu, histoire de gagner un peu de terrain; et moi, je me sens comme chaque fois comme la Barbie que mes enfants obligeaient à lever les bras latéralement alors qu'elle n'était pas du tout équipée pour ça. Après une demi-heure de torture, la kiné m'installe des électrodes de chaque côté de l'épaule pour soulager les tensions et c'est mon petit quart d'heure détente avec le bouquin en cours pour les trajets. C'est un roman de Tanizaki qui s'appelle la confession impudique et qui me laisse perplexe pour l'instant.

    18h: J'ai une heure pour rejoindre le cours de portugais. Je vérifie sur mon doudou en combien de temps je pourrais faire le chemin à pied. 35 minutes, ça va le faire. Il fait très froid mais c'est le dernier jour de lumière avant une semaine de pluie annoncée. Alors en avant marche, c'est bon pour ce que j'ai.

    19h: Retour au cours de portugais après 6 semaines d'absence. Je n'ai rien perdu, ce prof avance comme une tortue, ce qui est avantageux pour les paresseux. Et je suis finalement contente d'être là. 

    21h30: retour à la maison, l'Homme a préparé un spaghetti saumon courgettes. 

    22h: demain, je rentre dans le rang, il me faut préparer toutes mes affaires pour ne pas perdre une minute demain matin. L'Homme est pressé et veut me déposer au plus tard à 8h15 au boulot. Alors vite, rédiger ce billet puis aux plumes avec le bouquin du lit, une saga norvégienne passionnante. J'adore. Euh quelques parties de Candy Crush avant peut-être ?

     

  • En vrac

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    Je n'ai plus le temps, je suis dépassée…..

    Je voudrais écrire mais tout se bouscule….

    Alors je jette mes pensées en vrac, sans rien structurer….

    Je suis fatiguée, le boulot est un tourbillon, je me surprends à m'arrêter subitement dans un couloir, à ouvrir la bouche pour avaler une goulée d'air. Comme si j'avançais en apnée.

    J'ai travaillé de 15h à 23h hier dimanche, sans m'arrêter à l'exception de dix minutes pour avaler 3 spaghetti que l'Homme avait préparés.

    Le boulot est plus qu'intense mais le stress relationnel que j'ai vécu depuis quatre ans avec les deux chefs précédents a disparu. Et c'est inestimable.

    Anaïs s'est fait opérer il y a dix jours d'un hallux valgus et tout se passe bien. Je la soupçonne de me dire qu'elle n'a pas mal pour ne pas m'inquiéter, moi qui envisage de faire la même chose en début d'année prochaine.

    Déjà un an que Hanka nous a quittés et elle est plus que jamais présente dans tous les petits cadeaux qui entourent notre vie quotidienne et qu'elle a semés pendant toute ces années.

    Mon épaule et mon biceps sont toujours bien douloureux et je ne sais pas trop comment je vais éviter l'infiltration. J'enrage.

    L'autre jour, quand Anaïs s'est fait opérer, je suis restée cinq heures dans les couloirs de l'hôpital et c'est un monde. Je me dis que si j'avais le temps, je me planterais pendant des heures dans ces endroits qui grouillent de monde et je prendrais des notes. Il y a tout le matériel pour les études sociologiques: les infirmiers et infirmières attentionnés, les imbéciles, les presque méchants, les pros, les chouchous de monsieur le docteur, il y a les patients polis, timides, impatients, agressifs, il y a les visiteurs polis, timides, impatients, agressifs, les conversations clichés, idiotes, discrètes, moins discrètes.

    On a repris le chemin des théâtres et des opéras. Pur bonheur. La Tosca, l'Elisir d'amore – divin -, les trois mousquetaires – ah d'Artagnan ! -, ….. 

    Je m'arrête là. Finalement, les pensées en vrac, ce n'est pas si mal. Je devrais peut-être me laisser faire de temps en temps…..

  • Fin de vacances

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    Vendredi: Cela faisait très longtemps que je n'avais plus passé une soirée seule à la maison. Mes hommes étaient partis charger le bois pour l'hiver et le ramener jusqu'au garage. Je suis rentrée du boulot, j'ai fait quelques parties de Candy Crush, histoire de me vider la tête, j'ai liquidé les légumes de la semaine dans un délicieux minestrone, pris un bain, mangé un petit bout, téléchargé des morceaux que j'avais entendus, découverts et soigneusement notés. Et je me suis offert le luxe d'écouter quelques entretiens avec Amalia Rodriguez. Ces quelques heures pour moi seule sont du pur bonheur. Je ne suis pas un animal solitaire, loin de là, mais quelques heures où je ne dois ni parler à personne ni écouter personne et où je peux meubler le silence comme bon me semble me font un bien fou.

    Samedi: Refaire la couleur, l'épilation et le soin visage après 4 semaines, c'est encore un moment à moi. Mais cette fois, sans stress puisque personne ne m'attendait pour déjeuner, le transport des bûches se poursuivant toute la matinée. Puis direction La Glanerie, faire l'épilation du jardin qui en avait, lui aussi, bien besoin. Encore un moment de bien-être. Je ne peux pas dire que ce soit de tout repos de tondre cet immense jardin, surtout sous 30° à l'ombre à six heures du soir, mais tout ce vert m'apaise.

    Dimanche: Sur la route du retour, l'Homme, le premier, entend un "petit bruit". D'abord, je n'entends rien mais très vite, le bruit s'accentue peu à peu. Un peu comme si quelque chose s'était dévissé. On arrive à bon port toutefois, l'Homme envisage d'amener la voiture au garage le lendemain, et nous repartons chez G et M pour un chouette dîner entre amis. Le bruit s'est encore amplifié et au retour, vers minuit, un autre automobiliste nous signale qu'une de nos roues ne semble plus tenir que par un fil. Nous avons donc abandonné la voiture sans plus attendre et nous sommes rentrés à pied. 

    Lundi: Pendant que l'Homme fait venir la dépanneuse et prend rendez-vous avec le garagiste pour voir ce qui ne fonctionne pas, moi, je vais passer une radiographie et une échographie pour voir ce qui ne fonctionne pas avec mon épaule. Verdict rapide: luxation du tendon du long biceps. Ca fait chic. Déjà le simple fait de mentionner que j'ai un biceps est valorisant; qu'il soit long est un plus, moi qui suis réputée pour mes bras courts; qu'il soit luxé me fait moins plaisir, surtout quand le médecin me traduit "luxé" par "sorti de son logement". Dû à l'usure et l'usage intensif d'un sac trop lourd.

    Mardi: Le généraliste me prescrit donc des anti-inflammatoires, de la kiné, de la patience et une révision du plan sac. Ca promet, moi qui génétiquement suis programmée pour transporter toute ma maison dans un sac (portefeuille, porte-monnaie, trousse de maquillage (toujours être fin prête), brosse à cheveux, clés de ma maison, du bureau, de la maison des parents, téléphone, un sac plastique okazou, des pansements okazou, un petit carnet (celui que Célestine m'a offert un jour à Paris…..), une trousse de bics – au moins cinq – (si jamais je peux dépanner quelqu'un). Et je n'ai pas mon dé à coudre comme ma grand-mère ou un petit pot de lait comme ma maman au cas où on prendrait le café à l'improviste….

    Mercredi: Journée de retrouvailles. Le midi avec Cat, toute bronzée mais torticolée. Le soir avec Josiane et Stefano, au badminton, tout aussi bronzés et pas torticolés. Cela fait du bien de se remettre à bouger, à papoter et à se faire plein de plans théâtres, restos, etc…. La vie est belle.

    Jeudi: Après deux mois de vacances non méritées, d'inertie totale ou presque, et de vide intersidéral au niveau de la réflexion sur le futur proche et lointain, l'intérêt de Quentin s'est enfin réveillé. On a tout passé en revue, la gestion (pour ouvrir son "truc", mais il ne sait pas trop quel "truc"), le développement durable, trouver un job tout de suite et voir plus tard, partir 6 mois en coopération, on a fini sur la comptabilité, faute de mieux. Et tous nos proches atterrés de voir le solaire animal finir assis à un bureau à aligner des chiffres en actif et passif ! Les bouches bées de Josiane et Stefano m'ont secouée et j'ai à nouveau relancé le débat. Et en passant, j'ai mentionné l'enseignement. Et à l'autre bout du fil, j'ai entendu un moineau se gonfler les plumes, une envie se réveiller, une voix s'allumer, une voie s'éclaircir. Reste à voir maintenant si le trop grand nombre d'échecs ne va pas lui fermer cette dernière piste.