Il n'y a plus personne à temps plein dans ma maison, à part l'Homme et moi évidemment. Le nid s'est vidé assez rapidement. Même si le petit dernier revient au bercail pour l'année scolaire suivante, il y a fort à parier qu'il ne sera pas souvent là.
Nous avons mis quelque temps, l'homme et moi, à retrouver nos marques, à trouver simplement des sujets de conversation lors de nos dîners en tête-à-tête (ça n'a l'air de rien mais quand les 25 années qui viennent de s'écouler ont été rythmées par des babillages d'enfants, des conversations de petites filles, des récriminations d'adolescents et des échanges entre adultes en devenir, il y a un certain rééquilibrage à effectuer).
Le rythme a changé, la géométrie est devenue très variable, on peut être deux, trois ou cinq ou sept à table. C'est selon l'arrivage du jour. Mon côté planning préfère savoir combien on sera le soir même mais je ne vais pas faire ma difficile si je veux garder l'esprit portes ouvertes que je revendique haut et fort.
Alors, ma maison est devenue un moulin.
Un moulin à vents: ils entrent et sortent comme des courants d'air. "Je ne fais que passer", "Je passe en vitesse".
Un moulin à cafés: Ca c'est surtout quand Maïté débarque. Et encore plus avec son Jidé. Il a vécu trois mois avec nous et c'était sa "charge" de préparer les cafés à la fin du repas. Et quand il est là, il reprend spontanément son costume de barista et nous prépare les ristretto bien serrés.
Un moulin à paroles: puisqu'on se voit moins, il y a tant de choses à se raconter. Et quand ils sont repartis, je me rends compte que j'ai oublié la moitié de ce que je voulais leur dire ou leur demander.
Un moulin qui me donne des ailes, un moulin rouge amour, où les allées et venues de mes petits meuniers font que mon coeur que mon coeur bat trop vite, que mon coeur que mon coeur bat trop fort….

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