Chaque année, à des moments bien précis du calendrier – après les fêtes de fin d'année et avant l'été – ça me reprend. Je mesure l'épaisseur de la bouée et je me convainc pour la centième fois de ne pas m'y cramponner.
La saison du régime est ouverte; j'ai connu les années hyperprotéinées qui vous donnent une haleine de phoque affamé, les années indices glycémiques qui maudissent les carottes crues et bénissent les cuites, les substituts en barres, les permis à points des Weight Watchers. Chaque année, mes efforts sont couronnés de succès mais le hic réside dans la continuité dans l'effort. Et il arrive toujours un moment où je rêve de carotte crue, je fantasme sur un shortbread, je désire ardemment (me) faire un Caprice des Dieux tout entier.
Cet été, pour ne pas être obligée de faire l'impasse sur quoi que ce soit, j'ai décidé de ne rien me refuser à condition de jouer les princesses au petit poids. J'applique un principe mathématique: entrées supérieures aux sorties = énergie excédentaire = capitons et rondeurs gratis mais non grati.
Et j'ai trouvé une partenaire de jeu. Anaïs s'est prise au défi et, avec le support d'une petite application bien futée, nous sommes devenues expertes en calculs de calories. Oh bien sûr, facile de peser 150 g de poulet ou 10 g de chocolat et de les convertir en calories mais essayez de savoir combien valent 200 g de linguine aux petits légumes (courgettes, poivrons, aubergines, tomates et olives). Ca n'est l'air de rien comme ça mais ça suppose une règle de trois, un calcul du pourcentage de chaque légume et une conversion en calories. On n'est pas trop de deux pour faire les calculs et malgré cela, le temps qu'on fasse tous nos encodages, les autres convives sarcastiques ont déjà fini leur première assiette quand on peut enfin commencer à manger. Pas grave, on a moins de regret de ne pas se resservir.
La petite appli calcule pour vous le nombre de calories autorisées pour un résultat x en un temps y. Le tout en fonction du sexe, de l'âge et de la taille. Anaïs et moi, on a la même taille, on part du même poids mais elle a 30 ans de moins la coquine. Pour arriver au même résultat que moi, elle a droit à 200 calories de plus que moi par jour. Et comme elle s'est mise à courir comme un lapin, elle reçoit un bonus par kilomètre avalé. Les résultats obtenus par Anaïs sont de loin plus gratifiants, l'"épatement" de son frère plus que valorisant et elle rayonne. Moi je peine à suivre et les épisodes de socialisation culinaire (comprenez "les petites bouffes entre amis) sont loin d'être positifs dans ce genre d'exercice. Difficile d'amener sa balance au resto ou de faire ses petits calculs d'apothicaire chez des amis qui ont mis les petits plats dans les grands.
Mais je persévère, je sais que c'est la seule manière de rester léger et que plus encore que le moral dans les talons, c'est la santé après 50 ans qui est en jeu. Et comme quelque part, moi je trouve la formule plutôt ludique et qu'elle me convient, ça ne me …. pèse pas du tout et les gentils sarcasmes ou les sourires en coin, je m'en balance !

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