C'est la période faste à Venise. Le tapis rouge est déroulé au Lido (enfin ce soir, on enroule les carpettes et on range tout), la Biennale attire une foule hétéroclite mais toujours très avertie et très curieuse. Et puis il y a nous.
Pour nous aussi, on déroule le tapis rouge (virtuellement s'entend): dans notre petit sous-toiture où on est attendu comme les vieux habitués que nous sommes, dans nos restaurants fétiches où on nous souhaite la bienvenue comme à des enfants prodigues. La classe !
On se fait nos petites expos ici et là, sans vraiment tenir compte de la Biennale. Non pas qu'elle ne nous intéresse pas, loin de là, mais on fuit souvent la foule.
Et puisque le Lido se désétoile ce soir, on irait bien y faire un tour la semaine prochaine.
C'est comme ça qu'on aime Venise. Vide, éclairée seulement de la pleine lune comme ce soir, les pas rapides de ceux qui rentrent chez eux, seuls bruits dans les rues étroites et le grondement des vaporetti qui ralentit à l'approche de l'arrêt en dessous de "chez nous".
D'ailleurs pour vraiment échapper à la Vrénésie, on loge ailleurs sur la lagune, à Murano la calme. Là où personne n'envisagerait de s'arrêter plus longtemps qu'une petite démonstration de souffleurs de verre et acheter quelques menus souvenirs tous soufflés en Chine. Mais derrière la vitrine, il y a les parcs, les enfants, les écoles, les grands-mères et les caddies ou les paniers à provision.
Venise, Venise, venez-y, voyez et revenez-y.

Laisser un commentaire