"Tkt je gère !" Ils me l'ont tous dit avec un aplomb auquel j'ai cru. J'aurais dû traduire "Mayday mayday, je gère pas du tout !". Mais ils m'ont bien bluffée.
Bienheureux les parents des enfants qui gèrent tout seuls, se stressent juste ce qu'il faut pour se discipliner sans la moindre nécessité d'intervention. Quel est leur secret à ces enfants-là ? Auto-discipline innée ? Peur du ridicule ? Honte de l'échec ? Désir de plaire ? Réelle motivation ?
Je n'en sais rien. Je sais juste que je viens d'une fratrie de ce modèle-là mais que visiblement ces gênes-là ne sont pas passés à travers le tamis.
Alors bien sûr, on me balance: "Oui, mais toi, tu aimes étudier !". Mais non, je n'aime pas ça. Pas du tout. J'aime apprendre du neuf, ça oui, mais ce n'est pas pareil.
Et donc non, à part Anaïs qui, par amour ?, par fierté ?, par électrochoc post-échecs ?, s'est ressaisie avec brio, les deux autres n'ont pas le feu sacré des études. Ils écoutent les mauvais conseilleurs, ne croient pas en leur valeur, ou à l'inverse surestiment leurs forces, procrastinent à outrance et fuient la réalité.
Attention, ce sont tous les trois des personnes fabuleuses, aux qualités inestimables, qui deviendront encore plus extraordinaires avec la maturité s'ils veulent toutefois s'en donner la peine. Mais sur les bancs d'école, ils n'usent certainement pas le fonds de leurs jeans et quand par hasard ils y sont, rêvassent au fond de la classe.
Souvent, je me demande ce que nous avons raté dans notre éducation, dans notre approche de leur scolarité. Avons-nous été trop présents, trop absents, avons-nous trop "géré" à leur place, empêchant une prise d'autonomie, les avons-nous laissés trop libres, avons-nous été trop sévères, trop exigeants, pas assez stricts ? Je suis bien incapable de le dire. J'ai envie de dire que nous avons été et fait tout cela à la fois. Et donc ?
Je suppose que dans une dizaine d'années, ces considérations seront bien futiles à nos yeux, au vu des belles personnes qu'ils seront restés mais aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de me remettre en cause.

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