Après Melchior, Gaspard et Balthazar, voici Mamert, Pancrace et Servais, les trois saints de glace. Ils sont fêtés respectivement les 11, 12 et 13 mai et se sont particulièrement fait remarquer cette année, vous vous en êtes rendu compte, non ? Ici, à Bruxelles, le thermomètre flirte avec les 5-6 degrés. Toutes mes collègues qui pratiquent l'alternance de dressing ont dû ressortir les pulls, les doudounes, les moufles, écharpes et autres collants de laine qu'elles avaient amoureusement lavés, contre-mités et emballés jusqu"à l'hiver prochain. Elles râlent doublement: non seulement il fait frigo mais en plus, il faudra recommencer l'exercice.
Les trois saints glaciaux ont la vie dure. En effet, ils ne sont plus fêtés depuis 1960. Ils ont été excommuniés du calendrier par l'Eglise, officiellement pour mettre fin aux réminiscences de paganisme (les agriculteurs implorant traditionnellement ces trois-là pour éviter l'effet de la baisse de température classique à cette période de l'année allant même jusqu'à ramener une période de gel, phénomène connu sous le nom de phénomène de la lune rousse), officieusement parce que l'Eglise n'échappe pas à ce constat purement terre à terre de la condition humaine: on se les gèle ! Et l'Eglise d'introniser Estelle, Achille et Roland aux noms beaucoup moins glamour mais plus neutres d'un point de vue météorologique.
Cette mini-vague de froid s'explique scientifiquement par un phénomène astronomique coïncidant à cette période de trois jours de chaque année où l'orbite de la terre est amenée à traverser un disque de poussières extrêmement diffus dans le système solaire; pendant quelques heures, la poussière fait très légèrement obstacle aux rayonnements solaires (effet de serre inversé).
Alors, si Eyjafjallajökull s'en mêle, je vous dis pas l'effet de "serre les fesses et remonte ton capuchon" !

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