A notre retour, âmes en peine, de Turin, il nous a fallu atterrir quelque part. L'Homme était venu quelques semaines plus tôt en prospection. Sans succès. Début juillet, il a repéré un appartement immense en plein centre ville avec un plafond peint magnifique mais le reste dans un état de ruines avancé.
Avant d'être un appartement, cet espace avait été les salons de réception d'un grand hôtel immeuble de maître fin XIXème. Pas de cuisine, pas de salle de bains, donc. Mais une verrière grandiose qui a dû un jour donner sur un magnifique jardin.
Ces salons ont vécu leur vie et se sont ensuite gentiment rangé des réceptions pour laisser place, entre autres, à une fabrique de vêtements militaires, une salle de cours de danse (!), une salle d'exposition, une imprimerie d'un journal économico-financier, un incendie ravageur de parquets (surtout après le passage des pompiers, en fait), et quelques abandons. Toutes ces vicissitudes ont eu raison de la splendeur de ce petit palais. Et une horrible arrière-maison a remplacé le jardin.
J'ai apprécié la beauté du plafond mais j'ai mis mon veto à l'achat d'une telle ruine. J'ai vu son regret immense et j'ai cédé de très mauvais gré. La banque a envoyé son expert pour évaluer le bien avant de nous accorder un prêt. L'expert a estimé la ruine juste bonne à brûler (surtout les parquets vieux de cent ans). La banque a refusé le prêt. L'Homme a baissé les bras et accepté de renoncer à son rêve.
Oui, mais, c'était MA banque, celle pour laquelle j'avais travaillé pendant 6 ans, c'était MES ex-collègues. Et c'est à MOI qu'ils refusaient un prêt ?? Vexée comme un pou, j'en ai fait une affaire de principe et j'ai refusé cette fois de renoncer. Autre banque, autre expert, prêt accordé.
Et nous nous sommes embarqués pour une aventure dont nous n'avions pas la moindre idée.
(à suivre)

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