J’étais fatiguée, il neigeait, aucune envie de ressortir pour aller voir une pièce de théâtre dont le titre déjà n’annonçait pas la détente ni le rire….
Et pourtant je suis rentrée ce soir, remuée, dérangée, perturbée.
Encore une oeuvre sur la douleur, l’horreur indicible d’Auschwicz, une de plus. Je dis "encore" mais je reconnais qu’il faut dire et redire l’indicible sous peine d’oublier.
Mais cette fois, l’approche était différente.
Dans le judaïsme, le kaddish est la prière des morts. L’auteur adresse cette prière à un enfant, enfant qu’il n’a jamais eu, qu’il n’a jamais voulu avoir. Le texte est un monologue, le récit d’une vie gâchée, une vie de souffrance dont les origines remontent à l’atrocité rencontrée dans les camps de la mort.
Et de tout ce monologue, je n’ai retenu qu’une seule chose: l’auteur raconte pendant quelques instants son enfance en pensionnat et l’épisode d’une humiliation subie par un autre enfant à laquelle tous ses camarades assistent sans broncher.
Parallèle évident. Et je ne peux m’empêcher de penser à tous ces moments où l’on se tait, à tous ces moments où je me tais….
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