Il fut un temps pas si lointain où l'une de mes soeurs me faisait remarquer que si mes enfants ne quittaient pas le nid, c'était principalement dû au fait que je ne les laissais pas partir. Ou pour être plus juste, que tout mon langage corporel leur disait "Si vous partez, je serai siiii malheureuse !". (Dans la série "langage corporel", une petite vidéo de fin de vacances filmée par Maïté où je dis, des larmes plein les yeux: "J'ai passé de très belles vacances, j'ai profité de chaque instant parce que c'était certainement les dernières !".). Un petit peu vexée, je n'en ai pas moins introspecté mon moi-même et j'ai bien dû reconnaître qu'elle avait raison sur les puissants décibels de mes non-dits. Par contre, je ne suis pas si sûre que ce soit la raison profonde de leur attachement au nid. Je crois surtout que le confort du nid – dans tous les sens du terme – joue un bien plus grand rôle. Mais tout cela n'est pas l'objet de mon billet du jour.
Non, la grande nouveauté de cette année, c'est le départ d'Anaïs. Oh, pas bien loin. Elle émigre au….. 5ème étage. Quand je pense que parmi vous, certains enfants sont partis dans un autre pays ou encore quand je pense à une de mes copines qui m'a annoncé que son fils partait en Nouvelle-Calédonie, je ne peux pas franchement dire qu'Anaïs ait coupé le cordon ombilical. Disons plutôt qu'on a testé l'élasticité du cordon.
La formule nous convient bien à toutes les deux. Et sans doute aussi aux trois autres membres du clan. Elle a son chez elle, travaille pour le financer en partie, mais partage encore nos repas. Elle s'est meublée de 3 fois rien, un divan-lit prêté par des amis, une table de cuisine glanée chez une grand-mère, des verres offerts par l'autre grand-mère, une étagère récupérée chez nous.
Aujourd'hui, ce qui me manque le plus, peut-être, c'est de les entendre rire ensemble dans la chambre commune. Ce n'est pas non plus que cela arrivait tous les jours, loin s'en faut, mais tout de même, c'est un petit rien qui comptait beaucoup.

Laisser un commentaire